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AddictJude
31 janvier 2019

Green Book : sur les routes du Sud --> critique

2411714

 

"I'm not black enough, I'm not white enough, I'm not man enough" ... Nous pourrions résumer le film par cette phrase. Il s'agit d'une représentation d'une crise identitaire assez prononcée.

Racisme, homosexualité, l'Amérique noire des années 60 où les lois Jim Crow (promulguées entre 1876 et 1964) sévissaient encore dans les Etats du Sud, réussir dans la vie en tant que noir, faire sa place en tant que minorité....voilà les sujets qu'abordent ce film.

Cependant, même si nous retrouvons un côté dramatique en raccord avec les thèmes abordés, ces derniers sont également amenés de manière comique par moment. Il est vrai que nous rions beaucoup pendant le film, ne serait-ce que pour les lettres enflammées de Tony écrites à sa femme, avec les mots gentillement suggérés par Don Shirley (et nous retiendrons aussi l'appétit monstre de Tony...).

 

           Tony, un américain d'origine italienne, et vivant dans le Bronx à New York, se retrouve être le chauffeur d'un certain Don Shirley, pinaiste noir reconnu, qui n'a pas vraiment de famille et ne se sent vraiment intégré dans aucune communauté. Tony doit le conduire lors d'une tournée dans les états du Sud américain, connus pour leurs lois ségrégationnistes.

D'ailleurs, le contraste est saisissant car Tony ne se sent pas blanc comme les autres blancs de NYC, vivant dans des quartiers huppés. Lui-même, et il soulève ce point dans le film, fait partie d'une minorité qui doit aussi se battre à sa façon pour se faire une place. Il s'agit là d'un point commun entre les deux hommes. Et, c'est étrange pour de nombreux personnages dans le film de voir un blanc conduire un noir partout où il veut aller. Pour eux, ce n'est pas dans l'ordre des choses. Ils auront même des ennuis avec la police elle-même. Shirley se trouve être, en plus, bien plus éduqué que Tony, plein de bonnes manières, au phrasé impeccable et à l'ortographe irréprochable.

L'amitié qui se développe entre eux est incroyable, touchante, troublante de vérités et qui au départ était biaisée à cause de préjugés, notamment de la part de Tony. En effet, quelques jours avant son départ, il n'approuvait déjà pas quand sa femme, avait donné à boire à des afro-américains dans leur cuisine avec leurs verres, qu'il avait, par la suite, jeté. Or, Tony se rend compte, au fur et à mesure, des difficultés rencontrées par Shirley et ce, plus en allant vers le sud. 

Shirley aussi va évoluer au contact de Tony. Il se débarasse peu à peu de son carcan de pianiste. D'ailleurs, le paroxysme de cette transformation sera cette scène inoubliable dans un bar, le Orange Bird, où Shirley se met à jouer comme il le dit lui-même de la musique de gens noirs, de ses compères. Il se lâche, s'amuse, sourit, c'est un plaisir pour les yeux et les oreilles. Il se sent enfin chez lui en quelque sorte à ce moment là. Personne n'est en train de le juger à cause de la couleur de sa peau ou ne lui fait des politesses car c'est un grand pianiste.

 

           Pour les scènes marquantes, je retiendrai également celle où Shirley se retrouve face aux "esclaves" travaillant dans les gens et lui par contraste, se trouvant sur le siège arrière d'une voiture de marque avec chauffeur. Enfin, il est hallucinant de voir que même là où il était invité comme tête d'affiche, il se devait d'utiliser les commodités ou manger dans des espaces réservés aux gens de couleur. On notera le fait que Tony se doit de suivre un livre, The Negro Motorist Green Book, qui indique les lieux que doivent fréquenter les gens de couleurs. 

 

        Quant au film, la bande son est très réussie, avec des musique des années 60. Nous sommes plongés au coeur de l'Amérique profonde, cella à l'état pur. Ambiance road trip garantie. De plus, Viggo est exceptionnel, tant par son jeu d'acteur que pour son travail sur l'accent italien et Mahershala délivre une prestation très humble.

Ce film est une traversée du temps. Et bien plus que le racisme, c'est surtout l'envie de se dépasser, d'être courageaux, de faire face aux détracteurs, de croire en soi, qui est abordée. Le but de Shirley est d'essayer de changer les mentalités en allant au contact. Just move on no matter what. 

 

 

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AddictJude
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